C’est le quatre cent quatre vingt troisième fafiot!
Mercredi 17 Juin 2015
(de ne pas remettre les conneries à Plutarque )
Chers déconnobloguiteurs et chères déconnobloguiteuses, bonjour!
Aujourd’hui, c’est le grand rendez-vous annuel pour les philosophes que nous sommes!
Pour la huitième année consécutive, nous allons vous refiler une correction d’un des sujets ce dont au sujet duquel le bac Philo (dendron?) 2015.
Nous commençons à avoir des annales de ch’val que Michou nous envie:
2014 : http://franck77.unblog.fr/2014/06/16/cest-le-quatre-cent-soixante-dixieme-fafiot/
2013 : http://franck77.unblog.fr/2013/06/17/cest-le-quatre-cent-cinquante-septieme-fafiot/
2012 : http://franck77.unblog.fr/2012/06/18/cest-le-quatre-cent-vingt-septieme-fafiot/
2011 : http://franck77.unblog.fr/2011/06/16/cest-le-trois-cent-quatre-vingt-onzieme-fafiot/
2010: http://franck77.unblog.fr/2010/06/17/cest-le-trois-cent-treizieme-fafiot/
2009 : http://franck77.unblog.fr/2009/06/18/cest-le-deux-cent-dix-septieme-fafiot/
2008: http://franck77.unblog.fr/2008/06/16/cest-le-bouzieme-fafiot-bis/
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Et si nous ligotions les propales de cette année :
Série L : Littéraire (coef 7)
Sujet 1 – Respecter tout vivant est-ce un devoir moral?
Sujet 2 – Suis-je ce que mon passé a fait de moi ?
Sujet 3 – explication de texte : Tocqueville extrait de De la démocratie en Amérique
Série ES : Economique (coef 4)
Sujet 1 – La conscience de l’individu n’est-elle que le reflet de la société à laquelle il appartient?
Sujet 2 – L’artiste donne-t-il quelque chose à comprendre?
Sujet 3 – explication de texte de Spinoza extrait du Traité théologico-politique
Série S : Scientifique (coef 3)
Sujet 1 – La politique échappe-t-elle à l’exigence de vérité ?
Sujet 2 – Une œuvre d’art a-t-elle toujours un sens?
Sujet 3 – explication de texte de Cicéron extrait de De la divination
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Portons notre dé velu sur le sujet suivant :
« Une œuvre d’art a-t-elle toujours un sens? »
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Comme d’hab, il nous reste deux plombes pour traiter ce sujet et mettre en place, comme il se doigte, une introduction, une thèse, une antithèse, une foutaise, une mortaise et une conclusion.
En intro, l’on peut affirmer qu’un sujet de philo, c’est comme une crevette ou une crevisse, bref une volaille aquatique : il faut la décortiquer avant de se la boulotter.
Tout d’abord, nous devons savoir ce qu’est une œuvre d’ art, et là, les petits nenfants, nous n’avons pas sortis le cul des ronces, et une fois qu’on aura résolvationner le zimbrec il faut savoir si le gourbi a un sens, ce qui sera une autre paire de manches.
Vu le temps imparti, nous allons essayer de synthétiser ce qui peut-être considéré comme une œuvre d’art. Quand on parle d’œuvre, cela sous entend qu’un gazier sur deux pattes ait œuvré, sinon en ne s’en sort pas. Et quand nous causons d’un gazier sur ses deux guitares, nous ne ferons pas référence au piroulis chafouin, ni à l’aigrette à bec verseur qui chantent magnifiquement, ni au kangourou qui a un chant moins mélodieux. La nature, en effet, peut donner un spectacle à tomber sur le cul, mais cantonnons-nous au bipède soi disant doué d’intelligence et de créativité qui s’évertue à pondre une œuvre.
Dans les causeries des années précédentes nous avions déblayés le terrain, et en substance il en était ressorti qu’une œuvre d’art, dans son acception contemporaine, peut-être désormais tout et n’importe quoi sorti d’un esprit génial ou fait con qui expose une expression visuelle, auditive, olfactive ou goûtue de son désir d’initier un partage, voire une propale de questionnement à l’homme de la rue, et même, soyons fousques, à l’homme de l’avenue, voire du boulevard.
Nous connaissons tous des tableaux, des statues, des symphonies qui restent des purs chefs d’œuvres, mais il faut maintenant intégrer des œuvres autoproclamées telles les cagouinsses de Duchamp, ou alors les collages de poils de fion à la pisse sur contreplaqué d’Antoni Tapiés, ou le homard à l’américaine de Jeff Koons qui sont à l’art ce que Tarzan est à Jane, c’est-à-dire une calamité.
Bref, l’œuvre d’art qui avait de la tronche du temps de Pline l’Ancien, Descartes, Kant, Spinoza brefle de tous ces grands sportifs de la pensée, peut-être désormais une trace de pneu au fond d’un calebard, ou alors un meuble Ikea recouvert de coquilles d’huitres.
Donald Judd, un artiste minimaliste qui a eu le bon goût de mourir en 1994 disait « Si quelqu’un appelle cela de l’art, c’est de l’art! ». En pluche ça l’arrangeait, tellement sa production entre au nombre des foutages de gueule des temps modernes.
Bon maintenant que l’œuvre d’art a été cernée (comme les calots de ma sœur après une nuit de folies avec l’immeuble), il nous faut donner un sens au mot sens.
Nous allons écarter le sens Paris-Province qui n’a pas lieu d’être dans une copie de philo, surtout en milieu de semaine.
Le sens est une notion qui peut partir dans toutes les directions. Il y a le sens que donne l’artiste à son œuvre, Il y a le sens que le spectateur de l’œuvre comprend ou veut donner à l’œuvre, il y le sens caché d’une œuvre, le sens déformé d’une œuvre ou le sens interdit, mais là ça compte moins parce qu’il n’est en place que les jours de marché.
Il y a le sens moral, politique, philosophique et la liste n’étant pas exhaustive, nous nous rendons compte qu’au bout d’une plombe de rédaction ce sujet est un véritable piège à con et qu’on peut partir dans tous les sens et ce, à trois quarts d’heure de l’apéro.
Z’allez me dire, bande de voyousques et de vouyouzes que vous êtes, présenté comme çà, l’art a un sens quand il représente quelque chose de beau (ce qui est un autre sujet de philo pour le définir, mais on ne va se palucher tout le programme).
Loin de moi cette idée et nous n’allons pas faire du ségrégationnisme artistique et englober toutes les merdes créatives dans notre réflexion.
Marcel Spinoza, à ne pas confondre avec le philosophe du même nom, ni avec un musicien qui bande aux néons disait : « Si mon béret est de l’art, l’art n’a pas de sens ».
Comme quoi, le kir alsace peut être compatible avec une réflexion non seulement pragmatique, mais aussi constructive.
Peut-on ne pas donner un sens à une œuvre? Dans cette proposition interro négative, l’on suppute (aux bois?) que certaines œuvres ont été créées pour ne susciter aucune émotion, aucune interrogation, aucune extase aussi bien de la part du créateur que du spectateur de l’œuvre.
Certes, certaines œuvres n’ont pas de sens et je connais un encadreur qui est souvent emmerdé pour savoir à quel endroit poser la fistrouille pour pendre certains tableaux.
En tout cas, il est impossible, pour no zigues, que l’art n’ait pas de sens. Comme l’affirmait Descartes : « Tout a un sens »; d’autant plus qu’avec un blaze pareil il ne connaissait pas le GPS (tout comme Camille Saint Saëns).
Je ne voudrais pas me vanter, mais je pense que de poser la question « Une œuvre d’art a-t-elle toujours un sens? », c’est un peu se demander si mon casque de chantier a bien un fond. Toutes les œuvres d’art ont eu ont et auront un sens, même celles qui mériteraient celui de la poubelle.
Et ce sens peut aller du purisme de la création , de la volonté à ébahir les sens, ou tout simplement à se remplir benoitement les fouilles, sans oublier que les contemplatifs des œuvres ne sont pas forcément des nez d’boeufs assermentés, non mais!
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(©franck.mar77)
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