C’est le dixième fafiot!
(de la première enquête du Commissaire Macherin ce dont au sujet duquel c’est l’épisode 3/3 et comme qui dirait la fin)
(de l’opportunité (au rème de pie t’as gorre) de faire gaffe, que le neuvième fafiot est nouveau aussi pour les ceusses et ceuzes qui auraient les calots embourbés)
(Résumé de l’épisode précédent:
Le crachoir à connerie turlute depuis un bail)
Le commissaire décrocha et eut la surprise de reconnaître une voix familière : Jérôme Michaud himself !
Jérôme Michaud est un homme de lettre brillant (puisqu’il a eu d’excellentes notes au cours de son cursus, notamment un fa dièse en grammaire et un 40-0 en orthographe).
Après une apparition douteuse et intermitteuse dans un péplum Truffautien intitulé « je ne reviendrais pas….le retour », Jérôme a effectué un stage de langue sauce piquante aux States.
A son retour, le beau Jéjé, avec son physique de nounours a pustulé pour être le maître de cérémonie de l’émission « l’antenne est à vous » de la première radio de France diffusée uniquement sur les récepteurs TSF de marque Pathé-Maconnerie, donnant aux z’auditeurs lambdas l’occasion de pérorer et de donner leurs avis sur tous les sujets de l’actualité aussi bien par bigophone que sur un blog.
Toutes ces interventions n’ont aucune incidence sur la politique gouvernementale en papouasie extérieure mais permettent à certains de se soulager sur leurs contemporains qui ont l’outrecuidance de ne pas penser comme eux ou de ne pas avoir le même métier !
D’un naturel ronchon mais faux cul à souhait, Jérôme Michaud ne cache pas sa norditude et bûche épais pour avoir le prix nobel de cht’imie.
Dans son œuvre journaleuse, il est secondé par Benjamin Bolder, dit Benji pour les fidèles z’auditeurs.
Ce plumitif acnéen a obtenu sa carte de presse à force de pondre les fafiots journaliers du blog de l ‘émission, ne comportant pas plus de 72 fautes, ce qui constitue un véritable exploit avec les techniques de pointe utilisées par l’éducation nationale.
Fier de sa plume de canard blogopède, il conclut toujours son articulet par la désormais célèbre question « Qu’en pansé vou ? » qui donne le départ à la horde des commentaires bloguiphères.
Jérôme Michaud faisait part au commissaire Macherin de l’existence, sur le blog, d’un intervenant régulier dont la particularité première est de conclure ses commentaires par l’alexandrin z’yvatogène.
Certes, le hasard de cette information ne préjugeait pas d’emblée de la découverte d’un suspect numéro un, mais la lecture de prises de becs et d’échanges de commentaires hargneux entre cet internaute alexandrinophile et trois autres acharnés du clavier «ont mis l’anus à l’orteil » (comme aurait pu dire sobrement Limogin) du journaliste flairant le scoop.
Les profils professionnels des cyber-auditeurs collaient à la perfection avec les trucidés.
Hubert Limogin, en substance, demanda à son supérieur de ne pas croire trop vite à ces cyber-conneries de journaleux en mal d’exclusivité.
Toute piste ne devant être écartée, c’est la mort dans l’âme que le commissaire remit en action l’équipe de boutonneux bioniques frétillants déjà à l’idée de remonter les traces informatiques de ce prédateur nouvelles normes ainsi que celles des cyber-refroidis.
L’adresse I.P. est à l’internaute, ce que l’étron canin est à la semelle du parisien : un marqueur bien gras.
Le commissaire Macherin, dont l’usage de toute technologie se limitait à sa cafetière et à son rasoir électrique eut la preuve charnel de son premier cyber suspect en interrogeant un petit patron ayant une aversion épidermique pour les enseignants, les agents des impôts et les syndicalistes revendicatifs de tout poil dont un de chaque catégorie a eu le malheur de croiser le chemin de l’alexandrinopathe.
Cependant, après une garde à vue à l’ancienne (avec bottin du 75 pour l’épaisseur) et un contrôle de l’emploi du temps du coupable cyber-idéal, le commissaire devait se résoudre à le libérer.
Après analyse complète du blog, un autre blogueur, utilisant le pseudo de Caméléon, a avoué les trois crimes.
Sa seule haine, était envers les patrons. Il a sympathisé avec ses futures victimes, les échanges d’adresses e-mails ont fait le reste. Il voulait juste faire porter le chapeau des trois crimes à ce patron, en laissant tout simplement cet alexandrin à la con, qui, à la longue, l’aurait fait accuser.
Tuer ses semblables pour confondre son ennemi….
La vraie couleur du caméléon ne peut-être connue qu’en le posant sur un autre caméléon !
Fin
©franck.pr77
(Tiré de « Victor Macherin, sa vie, son oeuvre » aux éditions Dubois, disponible pour une quinzaine de rots chez tous les bons libraires qui feront semblant de l’avoir en stock)